Monté à Paris en 2001 - Paris Théâtrale l'association sous
le nom La robe des choses
"Celui qu'elle attend n'est pas venu comme chaque soir lui
dicter ses feuilles clandestines. Il faudrait s'en aller, quitter l'appartement
qu'on assiège peut-être déjà. Mais Claire reste là. Elle sait l'heure proche.
Elle écrit la femme qu'elle ne sera pas, la vie qu'elle aurait voulu raconter
un jour. Une voix s'élève alors au-dessus du parquet, enveloppe le clignotement
du poêle et déroule devant elle les joies, les larmes d'une vie entière."
T.F.
Que dire de ce petit livre ? C’est tout simplement une pure
merveille, un petit bijou pour moi.
On se retrouve pendant la deuxième guerre mondiale, avec
Claire, une jeune femme qui tape à la machine tous les soirs ou presque ce que
lui dicte un homme. Un soir, cet homme ne vient pas. Elle l’aura attendu
longtemps. Alors, sur sa petite machine à écrire, elle se met à raconter la
femme qu’elle aurait aimé être, la vie qu’elle aurait aimé vivre. On découvre
une femme résistante qui écrit Les feuilles volantes pour un homme qui vient
frapper d’un coup unique au carreau de sa porte, des arrestations, des
explosifs et des lettres portées à Lyon, des actes de résistances… On découvre
aussi l’Amour de cette femme pour ce patron nommé « Blanche », des
enfants, une rose sèche, une femme
qui voudrait être vieille et qui danse toujours… Tout cela est effleuré, jamais
approfondi, c’est tout une vie qui passe devant nos yeux sans jamais s’arrêter.
Pour être franche, au début, j’étais un peu perdue, déroutée
dans ma compréhension. Alors j’ai tout lâché, je n’ai plus cherché à comprendre
et j’ai lu. Je me suis laissé porter par l’écriture de Timothée de Fombelle,
éblouie par son simple style. Timothée a écrit la vie rêvée de Claire par des
phrases simples, non verbales, des accumulations de choses, des petites touches
de vie, des questions, des mots qui se répètent… Des éléments assemblés parfois
sans grand sens, qui donnent au récit une douceur sans pareil et un ton très
féminin au rythme quelque peu décousu. La fin est triste, certes, mais reste
dans la continuité du roman : tout en douceur.
Je termine cette courte critique en vous disant quelque chose
de simple : ce petit livre est un immense coup de cœur pour moi, les
trente-sept pages de ce roman sont trente-sept pages de vie. Alors courez vite
l’acheter ou l’emprunter pour lire et rêver…
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