DERNIERES CHRONIQUES

         


31 mai 2013

Tu seras partout chez toi


Lu en partenariat avec les éditions Sarbacane


Avec sa petite valise en carton, l'amour de ses parents et la présence de ses amis, Sény veut bien affronter les monstres les plus terribles et les créatures les plus affreuses. Mais personne ne l'a préparé à ce départ brusque par avion au pays des Hommes Pressés. "Ai-je fait une bêtise ?" demande le petit garçon en larmes. Il ne comprend pas ce regard dur de sa mère et cet éloignement soudain chez des parents éloignés qu'il n'a jamais vus : Tonton Chu-Jung, un oncle incompréhensif et cruel, Tata Belladone, sa femme, une tante transparente, et un cousin qui ne parle pas. 
"Face à une telle erreur et une telle solitude, pense Sény, il va falloir que je me débrouille tout seul." Aussi enchaîne-t-il bêtise sur bêtise, des plus classiques comme le coup de la punaise sur la chaise, aux plus surprenantes, telles que son incompréhension subite de la langue française. 
Mais il n'y a rien faire, même avec ses idioties à scotcher le plus terrible des garnements, Sény n'est pas renvoyé chez lui. Il va donc demander l'aide de Brindille, une petite fille discrète dont on murmure que le père est passeur. 
Alors un matin, déguisé en homme d'affaire et sa valisette dans la main, il échappe à la vigilance de son oncle et arrive devant la tombe d'une piratesse qui terrifiait les mers. 
C'est le début d'une épopée fantastique : un bateau inquiétant dans un coin de mer, un arbre géant sur lequel s'est posé un lac, et dans lequel Sény retrouve ses amis restés en Afrique : Adar, Soundjata, Delihah, et Yulia, dont il est amoureux. Ceux-ci lui apprennent que des soldats ont pénétré le village, et qu'ils ont tués les parents ; Quant à eux, les enfants, ils sont morts en tombant dans un puits (j'ai eu le coeur serré, j'ai été choquée, en apprenant ces deux drames. Ils nous tombent dessus, d'un coup).  On apprend ainsi la cause du départ de Sény, de son déracinement. Celui-ci découvre également Pacha Maman, qui lui confie la lourde charge de retrouver pour les lui ramener les Quatre merveilles dérobées par quatre créatures fantastiques. 
A la frontière entre le réel et l'imaginaire, où se trouve la vérité ?  


Je remercie les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce livre.
L'histoire est surprenante. On est vite étonné par ce petit homme aux réflexions de philosophes. Mais en même temps, il joue avec les autres enfants, se roule par terre et invente des histoires. Il est aussi profondément amoureux de Yulia, sa Yulia ; mais du jour au lendemain, il se retrouve seul et démuni dans un monde qui lui est inconnu. 
Après les larmes et l'incompréhension de ce déracinement forcé, il se ressaisit et tente par tous les moyens de rentrer chez lui. On suit les péripéties de Sény, ses bêtises, tout cela passe rapidement et n'est pas forcément approfondi à mon avis. Quoique... Insa Sané se glisse dans la peau d'un enfant de neuf ans, ce qu'il réussit plus ou moins bien. 
Un matin, Sény fugue. Il croit qu'une moustache dessinée au stylo et qu'une mallette d'homme d'affaires - ou d'Homme Pressé, comme vous préférez - fera de lui un homme, mais il est vite rattrapé par la réalité et se rend compte que l'habit ne fait pas le moine. 
Puis il tombe d'un arbre devant le caveau de la piratesse, et s'enfonce dans la Terre en perdant une chaussure. Brindille est avec lui, apeurée : c'est alors que Sény va faire preuve de bravoure. Il la réconforte, prend des décisions, se ressaisit vite (et fait par contre des choses dangereuses, telles que nager dans un courant fort et dangereux pour récupérer sa valise). Les deux enfants sont amenés par un immense navire noir par la piratesse, jusqu'au temple où lévite Pacha Mama, une sorcière qui va lui confier une mission.  Dans un univers fantastique et inconnu, lui, Sény, neuf ans seulement, parviendra-t-il à reprendre les Quatre merveilles ? Et ensuite, qu'adviendra-t-il de Brindille et de lui ? 
Insa Sané écrit ici un roman peuplé de magie et de personnages fantastiques tirés de contes, de légendes, de mythologie
La frontière entre le monde réel et l'Imaginaire est gommée, et cela contribue à donner au roman quelque chose de surprenant qui m'a déroutée. Je n'ai pas vraiment aimé ce livre.

Tu seras partout chez toi, Insa Sané, Editions Sarbacane, 213 pages, collection Exprim'.


 On n’aura jamais à se dire adieu. TOI ? Ne te retourne pas. JAMAIS ! Va de l’avant. TOUJOURS ! Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tant pis pour les espoirs fous d’un « il était une fois » qui nous aura laissé sur le bas-côté. Tu m’aimeras plus loin. Je t’aimerai ailleurs. Ensemble, on tournera la page du plus beau des romans – sans tristesse ni rancœur. Demain sera heureux. Promis ! Juré ! Juré ! Craché ! En vérité, l’éternité est aussi éphémère qu’un « Je t’aime » suspendu entre la vie et la mort. »

Insoumise




Cassia et Ky ont été séparés : la première travaille dans un camp dont on sait peu de choses, et compose des débuts de poèmes qui riment avec "aimer". L'autre est forcé de servir d'appât dans des villages paysans sur le front, ou pleuvent les bombes et meurent les adolescents. 
Un jour, un dirigeable vient chercher les jeunes filles du camp où est Cassia, toutes celles que la Société a classées "Aberration", c'est-à-dire qu'elles ont été déclassée suite à une Infraction plus ou moins importante commise par elle ou l'un de leurs proches : elles ne peuvent avoir de Promis... Cassia voit dans ce départ vers l'inconnu une occasion rêvée de s'échapper et de retrouver, enfin, Ky. 
Celui-ci décide de son côté de s'enfuir du village où il sont massacrés les adolescents, qui sont envoyés malgré leur âge de plus en plus jeune. Dans sa fuite, il est accompagné de Vick, dont les nombreuses entailles sur ses chaussures rappellent les jours passés au front, et Eli, un jeune garçon qui ressemble à Bram, le frère de Cassia. 
Tous les fugitifs se réunissent dans le Labyrinthe, falaises de roches rouges et désertiques, et marchent des jours durant loin de la Guerre et de la Société
Cassia veut rejoindre le mouvement, Ky tente de la réfréner. 
Où leurs pas errants les mèneront-ils ? Sur cette terre brûlée, on rencontre la mort et la désolation. Mais dès lors que l'on s'entraide entre compagnons de survie, l'espoir subsiste...





Ce tome 2 est long. On retrouve Ky et Cassia, au premier plan, séparés d'abord, réunis par la suite (je spoile un peu là ^^). Les chapitres alternent avec d'un côté le point de vue de l'un, et de l'autre, les pensées de l'autre. 
La route est longue, les jours passent mais on ne ressent pas cette crainte légitime des fugitifs de se faire rattraper : l'auteur a compensé cette absence surprenante en nous parlant avec précision des sentiments des personnages. On peut dire que ce tome 2 est centré sur leur psychologie plus que sur leur fuite et les actions qu'ils font : ces chapitres qui passent d'un personnage à un autre nous donnent un aperçu détaillé de leur amour grandissant. Cassia écrit des poèmes, qui m'ont paru mièvres parfois. Toutes leurs pensées sont couchées sur le papier, elles semblent planer, tourbillonner, pénétrer l'air avec délicatesse. Un peu trop parfaites, la colère a l'air paisible et leur amour surfait. J'ai lu quelques chroniques de lecteurs, dont certains descendaient complètement le livre : je cite : "L'auteure semble avoir essayé de donner un ton poético-dramatique à son histoire mais il n'en ressort, pour moi, qu'un récit assez pathétique et d'une mièvrerie rarement égalée. C'est insipide, fade, mou à se taper la tête contre les murs." par Suny (tiré du site Babelio). Je n'irais pas jusque là, mais elle a quand même raison dans une certaine mesure. De plus, il y a peu d'action, comme dit précédemment, ce qui ne dérange pas toujours mais à la longue cela nous conforte dans cette idée de lenteur
Mais il ne faut pas oublier tout de même la poésie de certains moments et le drame d'autres. Malheureusement, ce livre tend quand même à être fade.
Je suis assez déçue, comme beaucoup de lecteurs d'ailleurs d'après les différents avis que j'ai pu lire de ça de là,  par ce tome de transition qui apporte peu de nouveaux éléments : autant j'avais accroché avec "Promise", autant j'ai eu beaucoup de mal à terminer "Insoumise". J'espère que le tome 3 de cette saga, sorti en Avril dernier, saura me réconcilier avec cette série, et qu'il clora de manière plus vivante cette saga dystopique où l'amour est un peu fade et omniprésent, et où la révolte gronde... 
lentement

Insoumise (de l'anglais Crossed), Allie Condie, Editions Gallimard, 400 pages, 17 euros


 

"Il y a de la beauté en chacun de nous. Chez Ky, ce sont ses yeux que j'ai remarqué en premier. Et ils me plaisent encore. Mais quand on aime, on ne cesse de contempler l'autre, encore et encore. On remarque le dos de la main, la courbure de la nuque, la démarche. Au début, on est aveuglé, on voit l'être aimé dans son entier, un tout magnifique ou la somme magnifique de détails non moins magnifiques. Mais ensuite, on détaille celui qu'on aime: on commence à voir des pourquoi: pourquoi il marche comme ci, pourquoi il ferme les yeux comme cela...et on apprend à aimer également ces détails, d'un amour plus subtil et plus complet."

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On pourrait croire que certaines choses sont impossibles à oublier , pourtant , il arrive qu'elles vous sortent de l'esprit un moment . 
Je n'ai jamais su si c’était une bonne chose ou pas . 
L'oubli permet d’alléger les souffrances un instant ,
mais le retour à la réalité n'en est que plus pénible . 

-Ky-



25 mai 2013

Mon blog est neutre en carbone !

La Terre est en danger. 
Vous avez tous déjà entendu cette phrase, mais peut-être n'avez-vous pas pris conscience de ce qu'elle veut vraiment dire. 


Chacun peut à sa mesure se retrousser les manches et agir pour que ce danger soit repoussé. Chez moi, je trie les déchets, je participe au recyclage, et en tant que bloggeuse, j'ai choisi de participer à l'opération "Mon blog est neutre en carbone" (ou "Blog zéro carbone") : pour chaque participation (1 participation = 1 blog), un arbre est planté.

En effet, un blog émet du CO2, notamment à cause de la consommation électrique due aux serveurs et matériels informatiques. C'est donc un moyen de compenser le bilan carbone de Coffee & Books !

Mais pour mieux comprendre ces phrases longues et compliquées, voici un petit schéma récap' !


Vous voulez rejoindre le mouvement ?
Voici la démarche, tirée du site organisant cette opération, Bonial

1. Un petit article sur la démarche + un badge
2. Un e-mail à blog-zerocarbone@bonial.fr
3. L'équipe se charge de tout pour la plantation de votre arbre en Bretagne, et prolonge l’opération fin avril 2013 pour une plantation dans l’Allier à l’occasion de la deuxième opération PGE ! 

Un moyen concret et 2.0 pour lutter contre la pollution et la consommation d'énergie excessive !



19 mai 2013

Bilan


Interview - Timothée de Fombelle répond à nos questions !

Je pense que c'est la publication que vous attendiez le plus dans cette semaine. Sans vous faire attendre plus longtemps, voici  l'interview réalisée auprès de Timothée de Fombelle !


 

Suite à une demande d'interview, j'ai contacté la maison d'édition Gallimard Jeunesse et ai pu poser quelques questions à l'auteur de Vango et de Tobie Lolness. Les voici :

Coffee & Books : Dans quelles circonstances aimez-vous écrire ? De quelle ambiance avez-vous besoin ?
Timothée de Fombelle : J’ai longtemps écrit dans des bibliothèques. Je partais le matin pour rejoindre ces lieux calmes et remplis de livres. Je ne consultais rien, mais je profitais des bonnes ondes des bibliothèques ! Depuis quelques mois, j’ai un atelier. Un peu comme un artisan, je suis heureux d’avoir cet espace qui me ressemble et où je peux écrire, bricoler, inventer mes univers. Mais le comptoir d’un café me sert souvent à sortir de mon ermitage.

C&B : Quel est le premier roman que vous ayez écrit (sans que celui-ci soit forcément publié) ?
T. de F. : Enfant et adolescent, j’écrivais surtout du théâtre. Mes premiers textes se sont donc envolés dans des représentations éphémères… Je me souviens de quelques titres : Fifre et tambour, ou Un ange passe.

C&B : Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? 
T. de F. : C’est un véritable grand écart entre différents projets. Je termine un scénario de bande dessinée qui se passe dans les années 50 ainsi qu’une adaptation pour un orchestre symphonique de mon roman Céleste ma Planète. Mais je suis surtout dans un grand roman autour des Contes de fées, pour lequel j’ai encore beaucoup de boulot.

C&B : Quelle relation avez-vous avec vos personnages ? De qui vous inspirez-vous pour les écrire ? 
T. de F. : Mes personnages deviennent mes intimes, mais je ne crois pas qu’ils sont inspirés de mes proches. En tout cas, quand il s’agit de les quitter à la fin d’un projet, je suis terriblement nostalgique. Vango et Ethel, par exemple, ne m’ont toujours pas quitté.

C&B : Comment vous est venue votre vocation/métier d'écrivain ?
T. de F. : Par le jeu. Enfant, j’écrivais des livres comme on bâtit des cabanes. Et puis, en prenant l’habitude d’écrire, nos outils se perfectionnent. Mais j’ai mis longtemps à me dire que c’était un métier.

C&B : Quel a été le "livre-déclic" ? 
T. de F. : Difficile de me souvenir… Je crois qu’un petit livre comme Mon Bel Oranger (José Mauro de Vasconcelos), lu vers 10 ou 11 ans, a énormément marqué mon imaginaire.

C&B : Quel est actuellement votre livre de chevet ?
T. de F. : Ce n’est pas très moderne ni très original : Les Mémoires d’Outretombe, de Chateaubriand. Voilà une vie qui est pleine de tant de vies ! 

C&B : Si vous deviez partir précipitamment et emporter seulement trois livres, quels seraient-ils? 
T. de F. : Oh la la ! Quelle question piège ! Si c’est pour toujours, j’emporterais des livres qui sont des réservoirs infinis de vies et d’histoires, Les Essais de Montaigne ou la Bible, tout simplement. Je prendrais aussi les œuvres complètes de Rimbaud. Mais si je partais pour un mois, je relirais trois livres de Dumas : les Trois Mousquetaires, Vingt ans après, et le Vicomte de Bragelonne.

C&B : Ecrivez-vous plutôt avec un stylo ou sur l'ordinateur ? Avez-vous un carnet avec vous pour noter les idées qui jaillissent ? 
T. de F. : J’écris assez vite sur un ordinateur en lâchant mes cahiers, mais l’aventure commence toujours sur du papier. Des petits carnets, puis des plus grands, au fur et à mesure que mon projet se construit. 

C&B : Qu'est-ce qui qualifie selon vous un écrivain ? 
T. de F. : Un mélange de doute et de confiance en soi. Il faut plonger en soi pour y puiser de la matière, mais il faut être sans arrêt dans une autocritique qui va aiguiser l’écriture, balayer les clichés.

C&B : Que vous a permis votre métier ? 
T. de F. : Je pensais que c’était un métier sédentaire et solitaire, et ma grande surprise c’est que l’écriture m’a conduit au contraire à beaucoup de voyages et beaucoup de rencontres. Tobie Lolness, par exemple, m’a conduit, grâce à ses 29 traductions, de Prague à Rio, en passant par Helsinki, Londres, Milan. Et les plus belles rencontres, en dehors de celles avec des lecteurs, sont artistiques. Mon travail avec François Place, l’illustrateur de Tobie, est un grand bonheur. La découverte de libraires magnifiques, d’éditeurs, de bibliothécaires m’apporte aussi beaucoup.

C&B : Quel a été votre parcours professionnel (bac, études...) ?
T. de F. : J’étais un élève plutôt littéraire, mais j’ai voulu prendre le risque de mettre quelques chiffres dans ma formation en passant un bac économique. Puis retour aux lettres par l’hypokhâgne et la khâgne, et je suis devenu enseignant quelques années tout en continuant à écrire.

C&B : Faites-vous lire vos premiers jets à votre famille, vos amis ? 
T. de F. : Je fais lire une version qui me semble assez achevée. Jamais trop tôt… Et je suis très à l’écoute des remarques de mes plus proches.

C&B : A quelles occasion rencontrez-vous vos lecteurs ? (Prochainement ?)
T. de F. : Il m’arrive de me balader entre collèges, salons et bibliothèques. Mais j’essaie de mettre l’écriture au cœur de mon activité. Je serai par exemple pour la première fois aux Imaginales, à Epinal en mai. Au salon de Nice en juin, je crois. Le reste du temps, j’écris !

C&B : Que conseillez-vous à des jeunes qui veulent écrire ? 
T. de F. : De chercher leur chemin d’écriture, leur propre voie. De ne pas oublier le lecteur en route, d’essayer d’entraîner ce lecteur dans leur aventure. Et puis d’essayer de faire en sorte que l’intensité de l’écriture existe à l’échelle du livre, du paragraphe, de la phrase.

C&B : Avez-vous un mot pour les lecteurs de Coffee & Books ?
T. de F. : Etant donné que j’aime exactement autant le café et les livres. Le mot que je leur dis tient en neuf lettres : CONTINUEZ !



Merci à Timothée de Fombelle et à Mme Cuissot !



18 mai 2013

Timothée de Fombelle, l'aventure continue !



Vous avez pu remarquer que Nathan, partenaire du blog et blogueur passionné sur son site Le cahier de lecture de Nathan, a enrichi de manière exceptionnelle la Semaine consacrée à Timothée de Fombelle. 
Passionné par la lecture et les romans de cet auteur à la plume somptueuse, il lui a consacré un site entier. Si plusieurs blogs se présentent comme étant la source numéro 1 de Timothée de Fombelle, assurément ce blog est la première des sources numéros 1 ! 
Présenté élégamment, clair, fourni et très documenté, tous les romans et pièces de théâtre y sont chroniqués, alternant avec des images agréables. 
Rendez-vous donc sur son
blog fantastique !

Vango 2 : Un prince sans royaume - Semaine Timothée de Fombelle




 New-York, 1936. Accroché au sommet des gratte-ciel, Vango poursuit l'homme qui a causé son malheur et détient le secret de sa naissance. Mais la fuite de Vango ne connaît pas de trêve. Quel est le chasseur et quelle est la proie? L'amour d'Ethel survivra-t-il à tant de tempêtes? À travers les forêts du Caucase, le ciel de Paris ou de l'Ecosse, ce second volume achève somptueusement la saga de Vango. 
Un héros inoubliable et romantique, une aventure haletante, envoûtante, poétique. Timothée de Fombelle signe à nouveau un grand roman, après le succès international de «Tobie Lolness».
«J'ai mis dans ce roman tout ce qui compte pour moi : le souffle de l'aventure, la fragilité, la cruauté, la beauté des existences. Je voulais une saga qui emporte le lecteur, mais qui laisse chez lui des traces» (Timothée de Fombelle).

L’attente de Vango tome 2 fut … interminable, insoutenable. Plus la date approchait, plus le simple fait de penser au livre faisait naître en moi une fébrilité, une joie, une excitation ou encore une impatience de plus en plus grandissante. Il fallut attendre une année et demie. La date étant cesse repoussée. Puis il fallut attendre quelques semaines, en septembre, depuis le mail où Timothée De Fombelle me confirmait qu’il m’enverrait le livre dès qu’il irait le chercher à Gallimard Jeunesse. Et il fallut une dernière fois attendre, pour 3 jours, lorsque Hub’ m’annonça avoir reçu le livre le mardi 4 Octobre. Et quand je découvris, vendredi soir, 7 octobre, dans ma boîte aux lettres, Vango tome 2 qui, bien sagement, m’attendait, comme promis dédicacé, ma joie et mon bonheur firent en quelques minutes le parcours croissant qu’avait fait mon impatience en une année et demi. Celle-ci avait atteint ses limites, les avaient largement dépassées et je me suis lancé, heureux, dans ma lecture de Vango tome 2 Un prince sans royaume …

                On rentre dans ce livre, comme on plonge dans la mer. La surface n’est qu’une simple couche à transpercer, et le froid une simple épreuve à surmonter, qui n’est rien, face à la beauté de l’ouvrage qui nous attend.

                Comment décrire Vango ? Comment coucher sur le papier toutes les sensations, les sentiments, les émotions qui ont jailli en moi durant cette lecture ? Par où commencer dans ce complexe entrelacement d’émerveillement et d’adoration pour ce livre ? … Timothée de Fombelle a réussi, dans son roman, à mettre dans un désordre comme celui-ci, une harmonie parfaite. Une symbiose naturelle où tout s’entrelace dans une étonnante fluidité, où tout trouve sa place et ce qu’il a à faire dans cet enchaînement complexe, cette connexion surprenante, cet admirable kaléidoscope. On retrouve là tout ce qui a fait la beauté du premier tome. On a l’impression de se retrouver dans la réception d’un hôtel, où l’on verrait défiler devant nos yeux naïfs une multitude de personnes différentes. Une multitude de fragments d’existences qui s’assemblent là, le temps d’un court instant. Tous ces personnages, toutes ces vies aux caractères uniques, aux personnalités et aux contrastes inlassablement présents. Toutes, toutes s’entremêlent étroitement, se croisent et s’éloignent, leurs destins coexistent, passent l’un à côté de l’autre, et prennent le même chemin, avant d’en changer. Certains sont liés. Inextricablement. Envers et contre tout, et sont tout bonnement indissociables l’un de l’autre. L’un ne peut pas continuer de s’étendre sans l’autre. L’un ne peut pas s’achever si l’autre ne fait pas de même ! L’un ne peut tout simplement pas exister, sans l’autre …

                On retrouve Vango, Vango et tout cet enfilement de personnages … réalistes et tellement vivants. Ce ne sont plus de simples personnages, qui suivent ce que les mots leur dictent. C’est ça, ils sont vivants, là sous nos yeux ébahis, ils suivent leurs destins toujours aussi passionnants malgré la banalité qu’ils peuvent parfois abriter. Le violoniste rêveur qui continue de lutter pour ses parents, l’homme aux multiples identités, qui ne cesse de nous faire frissonner, ou enrager, la jeune-fille aux envies de hauteur, brille d’une intelligence, d’une ruse et d’une envie d’amour et de liberté attendrissantes … Le padre à la vie en morceaux, le commissaire à l’identité fragile,  un bon nombre de personnages qui nous en mettent plein la vue, mais ils sont tant, qu’il serait difficile de tous les énumérer. Il y a aussi ceux qui sont des clés de l’histoire, ou du moins qui l’étaient, mais qui ont, dans ce second tome, perdu de l’importance. Du décor pittoresque et chaleureux des îles Eoliennes, nous sommes passés à celui enivrant et terrifiant du vaste monde. On en oublierait presque Vango, qui, me diriez-vous, se fait moins présent. J’ai envie de le nier. Vango est partout dans le livre. L’auteur nous le fait voir à travers les autres personnages, à travers les lieux qui ont fait de lui ce qu’il est, à travers les mots, et le livre entier, il le fait vivre de manière brillante ! On le respire à pleines bouffées d’air frais, on le laisse couler en nous comme une goulée d’eau douce, il s’infiltre dans nos cœurs et nos esprits pour n’en plus sortir. Il porte en lui, comme en chacun d’entre nous, une infime partie de notre monde. Celui-ci ci, qu’on découvre les yeux grands ouverts, l’esprit élargi et les sens déployés. Celui-ci, qui transporte l’ambiance de presque tout le roman. Changeante, fascinante bouleversante, et explosant d’une incroyable légèreté ! Timothée nous fait voyager dans toutes les dimensions possibles. Dans l’espace et dans le temps. D’un fragile manoir écossais, on passe aux toits de Paris. D’un dirigeable plein de charme, on tombe dans un repaire crapuleux. Depuis le charme d’une auberge italienne, on passe à celui d’un gigantesque immeuble en construction, qui deviendra plus tard, l’un des gratte-ciels les plus connus au monde. Dans des airs de guinguette parisienne,, nappes rouges à carreaux, vins et littérature, ou dans ceux d’une douce vie de château, lits à baldaquins, belles voitures et somptueuse demeure. Sérénité asiatique, bambous et médecine miracle, une Russie mystérieuse , les quatre coins du monde s’allient pour nous faire voyager …

                Un tout autre ravissement fut celui de retrouver la plume de mon auteur préféré, de Timothée de Fombelle, auteur aujourd’hui incontournable de la littérature jeunesse ! Une poésie poignante, des dialogues aux consonances théâtrales, et ses fameuses et nombreuses chutes, qui en mettent plein la vue ! Des phrases courtes, frappantes et pleines d’une vivacité qui vous coupent le souffle dans un surprenant retournement de situation, avec une soudaine prise de conscience sur l’identité d’un personnage ou tout simplement un souffle d’action qui suffit à vous fasciner.

                Ce n’est plus qu’une bouleversante histoire, une romantique poésie, ou un mouvementé film d’action défilant devant vos yeux que l’auteur a tracé pour nous, lecteurs. Moi, j’ai envie de vous dire de dévorer ce livre, ou plutôt, de la savourer, de vous en délecter, telle une succulente mais maigre soupe, ou une insignifiante pomme de terre épluchée sur huit faces. Ce que l’auteur a réussi à faire, ce n’est pas de voir loin, jusque dans le passé, à l’époque qu’il rend captivante, par ses connaissances et son agréable écriture, il a réussi à voir jusque dans … la vie. Ceci peut vous paraître étrange ridicule, mais c’est ce que j’ai ressenti. Il l’a capturée, juste un fragment, qu’il a su couché de sa plume sur le papier. Il a trouvé la cruauté, l’égoïsme, la peur, la souffrance, l’horreur et la tristesse ; il a apposé l’indifférence, l’incompréhension, la haine, ou la colère, il a introduit dans nos êtres la joie, le bonheur et a su y insuffler l’amour, et la vivacité …
                Ce roman saura capter votre attention de lecteur, du début, jusqu’à la fin. Celle-ci, clôturant de manière réussie et magnifique ce nouveau dyptique. On y trouve tout ce qui a fait de cet auteur, un écrivain célèbre et reconnu. L’émotion et la fragilité, l’amour et l’émotion, et un charmant chapitre, qui comme certains passages, vous donnera envie de vivre !  

L’attente fut longue. Très longue, mais elle en valait largement la peine. Ce second tome porte en lui tous les secrets de la réussite. L’amour, l’aventure, un réalisme secouant, mais qui par ses personnages, et ses destins qui s’entremêlent sans  cesse apporte sa part de magie. Un prince sans royaume porte haut le flambeau de son petit frère et même de Tobie. C’est un hurlement de vivant, une flamme qui brûlera une partie de vous, vous marquant à jamais de son incroyable vivacité. Vous n’oublierez pas Vango car, il n’est peut-être pas comparable à  Tobie Lolness, dont je ne me rappelles plus vraiment, mais Vango tome 2, est de loin, avec ceux du même auteur, un des plus beau livre qu’il m’ait été donné de lire.




" C'était un palais de bois dont les toits de couleur, les galeries et les clochers suspendus surgissaient entre les pins. Des collines couvertes de forêts l'entouraient. Ce palais de conte de fées semblait désert. On entendait les eaux basses de la rivière Otskhe chanter sur les galets et s'arrêter dans des recoins derrière les rochers. Il était neuf heures du latin. Dans l'herbe, la rosée s'était déjà évaporée. Le soleil allait frapper très fort.
Un homme regardait ce paysage depuis le bord du chemin. "




Vango tome 2 : Un prince sans royaume par Timothée de Fombelle Editions Gallimard,  392 pages.

«À recommander sans modération» (Le Figaro littéraire).
«Vango, un héros qui ne manque pas de panache» (Le Figaro).
«S'il y avait un Goncourt du livre de jeunesse, Timothée de Fombelle remporterait la mise.» (Françoise Dargent, Le Figaro).
«S'il n'y avait qu'un seul ouvrage à recommander, ce serait celui-là, qui a déjà tout d'un classique.» (Françoise Dargent, Le Figaro).
«Il est des livres qui marquent les mémoires au fer rouge» (Lire).
«Haletant et magique» (Pèlerin magazine).
«Un vrai plaisir de lire» (Je bouquine).



Paroles de Lecteurs - Semaine Timothée de Fombelle


Voici quelques paroles prononcées (ou plutôt rapportées par écrit) par des lecteurs de Timothée de Fombelle. Et vous, qu'évoquent pour vous Timothée de Fombelle et ses romans ?


"J'ai découvert Thimotée de Fombelle après avoir été conseillée par une amie. Ses livres sont magnifiques et poétiques, on a envie de les lire et relire sans arrêt! Bravo à lui."

"J'ai découvert Thimothée de Fombelle par hasard, j'ai vu un de ses livres et je l'ai lu, j'ai vraiment aimé !"

"Je ne sais plus exactement comment, mais ça commence à faire longtemps. Je me rappelle d'un petit camp dans une ferme que j'avais fait avec ma cousine, on devait avoir neuf ou dix ans. Je venais de découvrir Tobie Lolness, je le dévorais chaque soir, et je racontais ce que j'avais lu à ma cousine le matin. On est devenues fans très vite. J'ai ensuite enchaîné sur le tome 2, et Céleste ma planète. J'ai dévoré Vango dès qu'il est sorti, où j'ai reconnu le style ô combien merveilleux et inimitable de Thimothée de Fombelle. J''ai été heureuse de pouvoir lire Victoria rêve dans Je bouquine. Merci pour ces livres magnifiques, qui font rêver et voyager."

"Je ne sais pas comment je l'ai découvert. Mais ma mère a connu sa mère. J'ai lu beaucoup de ses romans : Tobie Lolness les deux tomes, Vango les deux tomes aussi, Victoria rêve.. E ça plusieurs fois. Je trouve que cet auteur nous emporte comme nul autre dans son monde."

17 mai 2013

Concours pour la semaine Timothée de Fombelle

Je danse toujours - Semaine Timothée de Fombelle



Monté à Paris en 2001 - Paris Théâtrale l'association sous le nom La robe des choses
"Celui qu'elle attend n'est pas venu comme chaque soir lui dicter ses feuilles clandestines. Il faudrait s'en aller, quitter l'appartement qu'on assiège peut-être déjà. Mais Claire reste là. Elle sait l'heure proche. Elle écrit la femme qu'elle ne sera pas, la vie qu'elle aurait voulu raconter un jour. Une voix s'élève alors au-dessus du parquet, enveloppe le clignotement du poêle et déroule devant elle les joies, les larmes d'une vie entière."
T.F.

Que dire de ce petit livre ? C’est tout simplement une pure merveille, un petit bijou pour moi.

On se retrouve pendant la deuxième guerre mondiale, avec Claire, une jeune femme qui tape à la machine tous les soirs ou presque ce que lui dicte un homme. Un soir, cet homme ne vient pas. Elle l’aura attendu longtemps. Alors, sur sa petite machine à écrire, elle se met à raconter la femme qu’elle aurait aimé être, la vie qu’elle aurait aimé vivre. On découvre une femme résistante qui écrit Les feuilles volantes pour un homme qui vient frapper d’un coup unique au carreau de sa porte, des arrestations, des explosifs et des lettres portées à Lyon, des actes de résistances… On découvre aussi l’Amour de cette femme pour ce patron nommé « Blanche », des enfants,  une rose sèche, une femme qui voudrait être vieille et qui danse toujours… Tout cela est effleuré, jamais approfondi, c’est tout une vie qui passe devant nos yeux sans jamais s’arrêter.

Pour être franche, au début, j’étais un peu perdue, déroutée dans ma compréhension. Alors j’ai tout lâché, je n’ai plus cherché à comprendre et j’ai lu. Je me suis laissé porter par l’écriture de Timothée de Fombelle, éblouie par son simple style. Timothée a écrit la vie rêvée de Claire par des phrases simples, non verbales, des accumulations de choses, des petites touches de vie, des questions, des mots qui se répètent… Des éléments assemblés parfois sans grand sens, qui donnent au récit une douceur sans pareil et un ton très féminin au rythme quelque peu décousu. La fin est triste, certes, mais reste dans la continuité du roman : tout en douceur.

Je termine cette courte critique en vous disant quelque chose de simple : ce petit livre est un immense coup de cœur pour moi, les trente-sept pages de ce roman sont trente-sept pages de vie. Alors courez vite l’acheter ou l’emprunter pour lire et rêver…

Il n’y a rien à comprendre, simplement à ressentir.

Merci à Iris, du blog Les livres rêvent !

16 mai 2013

Tobie Lolness tomes 1 et 2 - Semaine Timothée de Fombelle




Pour lire un extrait du tome 1, cliquez sur la couverture correspondante !


Tobie n'est pas très grand pour son âge, il ne mesure qu'un millimètre et demi, mais c'est un garçon plein de ressources. Sa mère, la douce Maïa, lui a donné le goût des mots et son père, le grand savant Sim Lolness, sa vivacité d'esprit.

Ils vivent dans l'Arbre.
Quand les Lolness doivent quitter le confort et la luminosité des cimes de l'Arbre, Tobie s'adapte vite à sa nouvelle vie dans le territoire sauvage et sombre des Basses Branches.
S'il préfère vivre entouré d'amis comme Léo Blue, son ami
d'enfance, Elisha, la belle et farouche élue de son cœur, ou les Seldor, une joyeuse famille de musiciens, il sait dompter la solitude quand elle s'impose, grâce à la lecture – il a dévoré tous les écrits scientifiques de son père – et au dessin.
C'est un garçon réfléchi. Il pèse toujours soigneusement le pour et le contre avant de se lancer, mais se montre bien plus efficace et perspicace le ventre plein! Rien de tel qu'un peu d'eau chaude avec du miel et des petits gâteaux ou des crêpes bien moelleuses pour le bon fonctionnement de ses méninges. Son grand cœur lui gagne l'amitié de tous, enfin, de ceux qui ne sont pas à ses trousses pour le capturer... Heureusement, c'est un véritable feu follet et il est bien plus malin que ses poursuivants. Ses dons d'acrobate et d'imitateur le tireront d'affaires à maintes reprises. Têtu, coriace et volontaire, il est prêt à tout pour sauver ses parents. Et pour les beaux yeux d'Elisha...
 Ce roman est vraiment génial. Il est prenant et on n'a pas envie de le lâcher.



L'histoire est originale et surtout, bien écrite. Parce que ce n'est pas le seul roman où le héros mesure 1 millimètre mais c'est un roman très bien écrit ce qui fait que l'histoire devient très vite originale (comme je l'ai dit juste avant) et intéressante.
L'idée de l'Arbre est tout simplement superbe. Les Basses Branches et tout.
Je me suis vite attachée à Tobie et aux autres personnages. Ils sont bien "explorés" et chacun ont leur personnalité.
Tobie a une belle quête à accomplir, les lecteurs ont une belle lecture entre leurs mains.
J'ai lu les deux tomes de Tobie Lolness il y a longtemps donc l'histoire ne me reste pas vraiment en mémoire mais j'avais littéralement adoré et terminé les deux livres assez rapidement.
Timothée de Fombelle manie bien ses mots et son histoire prend forme. Son histoire qui se lit très bien.
En bref, j'ai adoré ce roman. Beau, prenant, original, attachant. Je vous le conseille !



Tobie et sa famille appartiennent au peuple de l'arbre qui réside dans un vénérable chêne, ruche de vie. Le jeune héros mesure quelques millimètres, ce qui lui rend la vie bien difficile. Le père de Tobie, grand savant, refuse de révéler sa dernière découverte scientifique qui pourrait bouleverser non seulement leur vie à tous mais aussi les projets de certains membres du Grand Conseil... Ce refus va entraîner la famille de Tobie dans la déchéance. Emprisonné, le jeune héros va se retrouver propulsé seul dans de terribles aventures...


On a tous un livre, ou une saga ou encore la bibliographie d’un auteur qui nous procure beaucoup d’émotions, beaucoup de plaisir, parfois plus que n’importe quelle autre lecture. Si je devais n’en citer qu’un, en trichant un peu, il s’agirait de l’intégrale Tobie Lolness dont l’auteur est le fabuleux Timothée de Fombelle.
                Mon histoire avec ce livre commence si je ne me trompe pas en 2007, l’année où le premier tome, La vie suspendue¸ est paru. C’était une année où j’allais encore à la bibliothèque. Comme toujours, avant toute chose j’ai jeté un œil au présentoir circulaire où se trouvaient les dernières nouveautés. Ai-je inventé ce souvenir ? En tout cas c’est sans doute là que je l’ai découvert puisque j’ai dans la tête le souvenir de la couverture –si belle et pétillante- réalisée par François Place. En tout cas, oui, c’est sans doute ce bel objet qui a d’abord attiré mon regard d’enfant de 10 ans. Même pas.
                Là se situe le commencement de tout ce qui suivit. J’ose exagérer un peu parce quand même, c’est une véritable aventure que j’ai vécue ensuite non … ? Je me souviens en avril avoir commandé avec fébrilité le second tome –Les yeux d’Elisha. Parce que si vous vous lancez dans ce dyptique -et vous le ferez, je l’espère !- ne vous arrêtez pas à acheter uniquement le premier tome ! Car celui-ci vous charmera et la fin vous laissera pantois, dans l’attente de la suite !
                Après je me souviens ma joie de découvrir un roman de Timothée de Fombelle dans le Je Bouquine, je ne me souviens que par bribes ou par photo de mes deux premières rencontres avec lui en 2008 et 2009 au salon du livre de Montreuil et de nos premiers échanges par mail. Et l’année 2010 est un point phare dans cette histoire ! Une grande excitation à la sortie de Vango, et la création du blog début juin.

                Ma passion a commencé avec Tobie et a décuplé au fil de ces 6 … 7 années ! J’avais ainsi pour projet de relire ces deux ouvrages depuis quelques mois et lorsque j’ai enfin craqué (en partie grâce à Tom ! …) pour l’intégrale, j’ai été happé aussitôt par les mots de Timothée de Fombelle.

                Il y a une question que je n’ai cessé de remuer. Celle importante que les lecteurs de cet auteur donnent des réponses différentes : préférez-vous Tobie Lolness ou Vango ?
                Je me disais je préfère ce premier … mais j’ai pourtant adoré ce dernier qui est unique. Il a suffi de cette relecture pour avoir ma réponse.

                Dès les premières pages, qui sont à elles seules d’une douce poésie et d’une intensité qui m’a volé mon cœur, je me suis retrouvé enraciné dans la fabuleuse histoire de Tobie. Dès les premières pages j’ai ressenti de vives émotions. Dès les premières pages j’ai littéralement replongé 7 ans en arrière. Je n’ai lu en tout cette saga que ( ?) 3 ou 4 fois et comme cela faisait maintenant un petit bout de temps que cela n’avait pas été le cas j’avais oublié beaucoup de détails. Les souvenirs se sont mis à affluer alors que je lisais les chapitres. Les souvenirs et les sentiments. Comment vous faire passer ici, comment vous expliquer ce que j’ai alors ressenti ? C’était mordre à pleine dents dans une poignée de framboises dans le jardin de son arrière-grand-mère. C’était la vue sur les montagnes pendant les vacances d’hiver comme chaque année depuis dix ans. C’était l’odeur et le goût que prend le chocolat dans les placards de sa grand-mère, la vue des cadeaux sous le sapin, le contact du pelage d’un chat, les matins de son enfance où on se lève alors que tout le monde dort et que le salon, juste éclairé par la lumière à travers la fenêtre de la porte d’entrée est d’une délicieuse paix. Oui c’était replonger dans des souvenirs et des impressions qui n’appartiennent qu’à chacun lorsqu’on retrouve La lecture de son enfance.
                Mieux encore. Je veux bien avouer que, parfois, à cause de toutes ces lectures qui doivent se succéder, le nombre de pages tournées pendant ma lecture est assez … obnubilant. Je guette veille surveille. Alors que là, celles-ci défilaient vraiment sans que je m’en aperçoive. Je pèse mes mots car ils ne sont que la stricte vérité car je les tournais instinctivement et je me retrouvais à avancer plus vite que je ne l’aurais cru ma lecture tant l’alchimie était prodigieusement puissante.
               
                Il faut dire que l’histoire en elle-même, d’abord, est unique. Un décor naturel que nous côtoyons quotidiennement, un brin de fantastique en y intégrant la vie et l’humanité en modèle réduit, et un personnage en fuite.
                L’univers de l’arbre est tout ce qu’il y a de plus crédible, et de plus réel puisqu’il s’agit d’un chêne. Mais en y ajoutant un peuple lilliputien, Timothée de Fombelle le revisite de façon unique, originale. Maisons creusées dans l’écorce, forêts de lichen, feuilles mortes et bourgeons, insectes qui sont des véritables monstres, boule de gui reconvertie en prison, toile d’araignée qui fait des prisonniers. Tant d’éléments banals qui deviennent des décors d’aventures, d’exploits et qui font avancer l’intrigue. Hautes et basses branches, peuple énigmatique des Pelés, études sur l’arbre, sa sève, ses branches, sa croissance, … En bref, l’auteur mène d’une main de maître son univers.

                Le peuple de l’arbre, celui des Pelés … tant de lilliputiens qui nous ressemblent mais des personnages auxquels on croit !
                Ils sont nos amis l’espace de 600 pages. On les suit, attendris, durant leurs aventures. Tobie, garçon à la puissance morale exceptionnelle, qui se bat pour des idéaux : la famille, l’amour et la liberté. Tobie, un petit personnage qui sait être grand. Par son courage et son cœur. Tobie, ce petit bout d’adolescent qui va grandir sous nos yeux attachés d’amour. Tobie. Tobie et son papa Sim, drôle, attachant, bon, généreux. Sim le scientifique, bien plus intelligent que tous les autres habitants de l’arbre. Sim le scientifique qui a su voir le danger. Trop tard. Et sa femme Maïa, la maman. Maïa c’est le sucre du miel, la fragilité de la toile d’araignée, la vulnérabilité de l’arbre.
Et Elisha. Les yeux d’Elisha. Elisha … comment peut-on espérer s’élever à la hauteur des mots de Timothée de Fombelle. Comment puis-je retransmettre l’amour que porte notre petit Tobie pour sa Elisa ? Elisha a la beauté et la grandeur de l’arbre. La force du tronc. L’agilité des branches. La volubilité des feuilles. Vous allez aimer Elisha …
                Je ne pourrais bien entendu pas vous parler de tous les personnages de ces deux romans … il y en a tant. Timothée de Fombelle les anime avec le talent de la vie, et celui des émotions. Il construit des personnages profonds, uniques, originaux, qui se tiennent, auxquels on s’attache. Pour leur bêtise, leur bonté, leur  idiotie, leur générosité, leur stupidité, leur humanité… qu’ils soient bons ou mauvais, notre auteur ne s’égare pas, et continue à broder un conte où tout est finesse et simplicité.
                Tobie Lolness est un conte oui. Le conte d’une minuscule vie bouleversée par le destin de tout un monde. Au cœur de l’univers lilliputien d’un arbre, cet auteur virtuose est le chef d’orchestre d’une aventure rocambolesque qui entraîne le lecteur dans une histoire où le merveilleux est nature. Comme il le dit si bien : « Le monde devient immense, devient une aventure lorsqu’on rétrécit jusqu’à ne faire qu’un millimètre et demi … Les interstices du plancher deviennent des canyons. La tente devient la voie Lactée … ». Sauf qu’ici les racines sont des montagnes, les branches des hameaux, les creux des lacs, les Cimes le sommet du monde. Dans une forêt de mots à qui Timothée de Fombelle sait emprunter le panache, cette quête de soi renverse le lecteur par sa poésie, sa simplicité, sa sincérité et sa grandeur. Un chef d’œuvre qui a bouleversé ma vie.



Tobie Lolness est une petit être vivant mesurant même pas un millimètre, il vit dans avec sa famille dans la cime des arbres, un endroit magique est confortable. Son père est un inventeur hors-pair. Il commet l'erreur de ne pas révéler le secret de sa nouvelle invention, révolutionnaire. Cela va dissuader son public. La famille de Tobie est commandée à mort dans un endroit détestable. Les basses-branches. Le petit Tobie s'adapte très vite à la vie dans cet endroit sombre et perdu. Néanmoins il ne sa passe rien. Un jour Tobie décide s'enfuir. Pourchassé il doit trouver abri pour pas être tué. Ce livre raconte la belle aventure de Tobie essayant de s'enfuir, il va rencontrer des habitants méchants et gentils. Son but est de sauver sa peau.


 J'ai beaucoup aimé ce roman, je pense qu'il est très bien imaginé et les personnages bien adaptés. J'ai vraiment accroché et je trouve que c'est l'un des meilleurs romans écrits par Timothée De Fombelle. Entre l'émotion, l'environnement, l'amitié, le suspense, on a tous les choix. La vie suspendue m'a sensibilisée à l'environnement et je pense que c'est extrêmement bien pensé.







L'histoire : Le livre démarre au coeur de l'action. On ne sait au début guère plus que le nom du personnage, et qu'il doit fuir. A l'aide de flash-backs et de souvenirs on commence à comprendre. Tobie, agé de treize ans, mesure un millimètre et demi, et vit dans l'Arbre. Il appartient a un peuple organisé, vivant dans cette arbre. Ses parents, Sim et Maïa Lolness, sont aimants et intelligents. Sim est un chercheur. Ils vivaient dans les Cimes, les branches hautes de l'arbre les plus agréables, qu'ils ont du quitter pour les Branches basses, sombres et humides. Cela car Sim a été banni du conseil pour avoir évoquer l'idée que l'Arbre était vivant. Tobie s'habitue bien a la vie dans les branches basses. Il rencontre la belle Elisha. Des années assez heureuses s'écoulent, jusqu'à ce que son père invente une machine révolutionnaire mais dont il ne veut pas divulguer le secret, car elle fonctionne grâce a la sève de l'Arbre, ce qui risquerait de le tuer. Son père et sa mère sont emprisonnés, et Tobie réussit à se cacher, et ensuite à fuire. Il est recherché et une récompense est offerte pour sa capture. Heureusement, il est agile et malin, et connait les Branches basses. Voici où commence l'histoire. Vient ensuite de nombreux rebondissements, des trahisons, et une expédition chez le mystérieux peuple des Pelés, car Tobie veut a tout prix retrouver ses parents.


Mon avis : Ce livre est fantastique. Magnifique. Renversant. Thimothé de Fombelle manie si bien les mots qu'on est surpris et émerveillés à chaque page. Tobie est un personnage très vite attachant. Une autre chose que j'aime beaucoup dans ce livre, et dans d'autres de Thimothé de Fombelle, c'est le fait qu'il y ait plusieurs points de vue, de personnages ne se connaissant pas forcément mais qui sont liés d'une façon où d'une autre. Le suspense est aussi présent, et il est difficile de lâcher le livre. Vous l'aurez compris, si vous ne l'avez pas encore lu, lisez le, absolument !




Tobie Lolness fuit. A seulement treize ans, il échappe à son peuple qui le traque, laissant derrière lui ses parents, Sim le savant malicieux, et Maïa à la voix d'or, délicate comme la corolle d'une fleur. Il laisse aussi son enfance. Du haut de son millimètre et demi, il se dirige à la faveur de la nuit vers les régions humides des Basses-Branches, vers Elisha, son refuge et son amie de toujours. Dans sa fuite, il se remémore les moments joyeux de son enfance, malgré l'exil et les incompréhensions. Les mains de son père, l'étoile qui lui a donnée, Altaïr, le pain frotté au pollen de sa mère, sa rencontre avec Elisha et sa mère, leurs crêpes délicieuses et ruisselantes de miel, le nom de la coccinelle à quatorze points qu'il leur a appris. Quatuordecim-pustulata. 
Mais pourquoi donc Balaïna, le cloporte en bois avec lequel jouait Tobie, est-il si convoité par Jo Mitch, un éleveur de charançons aux ambitions inquiétantes ? D'accord, ce "prodige ordinaire" avance. Ses pattes articulées bougent grâce à une petite boîte noire sur son dos. Mais Sim sait tout faire ! C'est un grand savant. Alors pourquoi un simple jouet intéresserait cet homme écoeurant et cruel ?
Dans sa traque, Tobie Lolness devient le fugitif le plus recherché de l'arbre. Intelligent et débrouillard, il a beaucoup d'ennemis, mais aussi quelques amis, plus précieux que tout, qui l'aident et le soutiennent. Elisha l'insaisissable au coeur immense, Nils Amen, le bûcheron qui accomplit des actes héroïques. Tête de Lune, le jeune garçon Pelé qui est comme le petit frère de Tobie, la famille Asseldor, qui fait des miracles avec un instrument entre les mains. Autant de lumières ténues quand même l'obscurité menace d'engouffrer tout ce qui barre son chemin.
Et pendant ce temps, Sim et Maïa sont retenus captifs. Dans le second volume de la saga, Leo Blue, ancien meilleur ami de Tobie, est devenu un fou et un meurtrier, qui, amoureux d'Elisha, la retient dans un oeuf creux jusqu'à qu'elle accepte de l'épouser. Mais avec le caractère d'Elisha, Leo peut toujours attendre ! Et cette ombre mystérieuse Pendant ce temps, le peuple Pelé, qui vit dans les Hautes Herbes, est capturé par rafles et emmené de force dans des cratères. Ces trous dans l'écorce tuent l'arbre, et Jo Mitch force les déportés à creuser à la place des charançons. Souffrant de faim, d'épuisement, rabaissés à rien, les enfants, les adultes, les vieillards, s'entassent dans de minables cabanons et travaillent jusqu'à tomber d'épuisement.
Tobie cherche ses parents, retenus captifs. Il les a cherché jusqu'à Tomble, la tristement célèbre prison-boule de gui qui peut être coupée à tout instant. Mais il a trouvé à la place les parents Olmech, et leur fils Lex qui venait les délivrer. Le bruit court que Sim et Maïa ont été exécutés. Mais Tobie le sent, ils sont vivants. Parviendra-t-il, enfin, à les retrouver, à échapper définitivement à ceux qui le traquent pour le tuer, à vivre en paix ? 




Encore un roman grandiose. On rencontre Tobie alors qu'il est allongé dans un trou d'écorce pas assez grand pour l'envelopper entièrement de ses fibres bienveillantes. Tobie regarde la nuit : elle est belle, la lumière des étoiles est tamisée par les ramifications de l'arbre. Tout paraît paisible. Mais les choses ne sont pas ce que l'on croit : Tobie est pourchassé, et s'il est retrouvé, il mourra. Ses poursuivants sont à quelques pas de lui. Timothée de Fombelle s'est inspiré pour cette première scène du Dormeur du Val de Rimbaud. On ressent cette atmosphère : tout paraît calme, mais ce n'est que le calme avant l'orage.
Tobie ressemble à Vango. C'est un enfant taciturne et solitaire, qui est poursuivi et en danger de mort. Il a grandi auprès de ses parents, qui ont su lui apporter l'amour dont il avait besoin. La curiosité de ce qui l'entoure, les étoiles, la mousse, les insectes. L'arbre. C'est un cadre incroyable : malgré le fait que malheureusement, de plus en plus d'arbres sont coupés, on en voit partout. Hêtres, frênes, bouleau, sapins... L'arbre de Tobie est un chêne, et tout le roman se passe entre le sol et les racines jusqu'à la cime. 
Les personnages sont vivants : Elisha est une petite, puis une jeune, fille, qui a un fort caractère, le sourire malicieux et le coeur sur la main. Sim et Maïa, que j'aime tout particulièrement : la bonne humeur de Sim, la douceur de Maïa. La grandeur d'âme de Sim, la bonté de Maïa. Sim et Maïa. Le petit Tête de Lune est un garçon adorable, déterminé et qui s'applique à être grand !  
La course-poursuite est haletante. Et en même temps, plusieurs histoires, drames, se déroulent en parallèle, s'entrecroisent, tout comme les personnages qui évoluent et se rencontrent au fil des pages. En parlant des captures des Pelés, par exemple, je n'ai pas employé le mot "rafles" pour rien : les captures et le travail forcé dans les cratères, dans des conditions abominables et inhumaines, rappelle la cruauté des camps de concentration et de travaux forcés.

Timothée de Fombelle est connu pour ses chutes incroyables, et "Tobie Lolness" ne fait pas exception à la règle. Des fins de chapitres pleines de suspens, qui tiennent en haleine. Et surtout, une imagination débordante. 
Il y a aussi beaucoup d'émotion dans ce roman : certains passages m'ont émue aux larmes, certaines paroles, certains regards.
Ce livre appelle à protéger les arbres, et, de manière plus vaste, notre Terre, en nous montrant l'infiniment petit, la sève, l'écorce, des lacs de quelques millimètres sur un creux dans une branche. 
Il montre aussi le courage, et la force d'une amitié inaltérable, malgré les obstacles. La force de l'amour aussi, qu'il soit filial ou envers celui ou celle que l'on aime envers et contre tout. Ça paraît banal, commun, un thème récurrent dans les livres, mais chaque auteur le décrit différemment. 
Un livre magistral, qu'il faut avoir lu. L'un des meilleurs romans jeunesse.




Tobie Lolness tomes 1 et 2, Timothée de Fombelle, Editions Gallimard. 320 pages pour le tome 1 et 432 pour le tome 2. 



Par T. De Fombelle : «Je n'écrivais que pour le théâtre, des pièces plutôt pointues. Tobie me trottait dans la tête sans que je puisse le retranscrire sur les planches. J'ai imaginé un roman pour la jeunesse parce que je pouvais me laisser emporter sans honte de la larme à l'œil et des grandes émotions. Avec les jeunes lecteurs tout est possible» (Le Figaro, 30 Juillet 2008). (source Gallimard Jeunesse)


Merci à Bokalieee, Nathan, et Chocolat Fondu du blog Dream in Books, partenaires du blog.