Claire, une jeune fille solitaire et souvent livrée à elle-même, se glisse un jour dans une décharge laissées à l'abandon au fond de son jardin. Soudain, au milieu de toutes sortes de vieux objets hétéroclites, un vif éclat de lumière l'éblouit. Il provient d'un miroir brisé en forme d'étoile irrégulière. Le miroir est magique et le monde qu'il reflète tellement plus beau que celui dans lequel elle vit. Et si les rêves avaient le pouvoir de changer le monde ?
Merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour cette découverte, malgré une lecture assez décevante.
A huit ans, Claire découvre un fragment de miroir sur une pile de déchets près de chez elle. L’enfant se rend vite compte que le miroir reflète une réalité onirique bien différente de ce qu’elle connaît: la grisaille du ciel se teinte de bleu vif, sa maison banale se transforme en château biscornu orné de coquillages, son tigre en peluche devient un fauve ronronnant, des dragons colorés se cachent derrière les cheminées des immeubles et son quotidien morose est complètement transformé.
Les années passent et les images émanant du miroir changent, très lentement, presqu’imperceptibles. Pour Claire, c’est le temps de l’adolescence, des désillusions et des injustices. Et le lecteur se rend compte que ce fragment de verre reflète un monde rêvé par la jeune Claire : celle-ci pose désormais un regard nostalgique sur son miroir –son enfance, ou son imaginaire– et commence à grandir avec difficulté. Elle se heurte à beaucoup d’écueils, fait des rencontres et vit des séparations, découvre progressivement un monde parfois froid et injuste, tandis que de l’autre côté du miroir, les choses sont plus heureuses. Mais les regarder ne la satisfait pas vraiment, puisque ces belles visions sont des aperçus inaccessibles, et bien frustrantes. Et plus elle grandit, plus les reflets deviennent fugitifs.
Je n'ai pas tellement apprécié le livre, qui me paraissait pourtant intéressant. On fait la connaissance de Claire, une jeune fille effacée et mal dans sa peau, qui a du mal à grandir et à trouver une place. C'est un personnage auquel je ne me suis pas attachée : même si Jonathan Coe se glisse avec réalisme dans la tête de la jeune fille - avec toutes les pensées qu'elle a aux différentes périodes de sa vie - j'ai trouvé la narration impersonnelle, presque froide. Pourtant, les descriptions du monde fantastique projeté par le miroir était superbes, pleines de couleurs et de sensations, et respectait une sorte d'harmonie dans les sons et la longueur des phrases. Ces passages sont vraiment agréables à lire, et le vocabulaire riche de l'auteur est un vrai bonheur pour le lecteur.
Ce monde chamarré et merveilleux nous est aussi représenté sous la forme de montages photo qui émaillent les pages : l'art est quelque chose de subjectif mais je dois dire que je n'ai pas aimé ces illustrations, assez particulières et trop chargées à mon goût. L'illustratrice mélange peinture, collage et photo dans ses images et le résultat m'a paru vraiment étonnant. Cette image en-dessous est un exemple de son travail, qui n'appartient pas au livre.
Enfin, j'ai eu l'impression tout au long du livre de lire des ébauches d'histoire, comme si l'auteur ne terminait pas ces idées qu'il lance. C'est assez déroutant, et j'ai terminé cette lecture presque par principe. La scène finale a conforté mes doutes, et j'ai été très déçue par la façon brusque dont on quitte le livre.
Il est très possible que je n'ai pas compris le message du "Miroir Brisé", d'autant que Jonathan Coe qualifie son livre de "politique (... sous) la forme d'un conte de fées. Il est intéressant mais ne m'a vraiment pas convaincue.
Ce livre est paru sous le titre "Lo specchio dei desideri" ("Le miroir des désirs") en Septembre 2012 aux éditions Giangiacomo Feltrinelli Editore à Milan en Italie. Il a été écrit par Jonathan Coe et été illustré par Chiara Coccorese.
Il a été traduit par Josée Kamoun et publié en France aux éditions Gallimard Jeunesse le 13 Février 2014. Il compte 112 pages et coûte 12, 50 euros.
Jonathan Coe est né en 1961 a Birmingham. Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l'université de Warwick, il devient professeur de littérature. Son roman Testament à l'anglaise le propulse sur la scène internationale. En 1998, Jonathan Coe reçoit le prix Médicis étranger pour La maison du sommeil. Le miroir brisé est son premier ouvrage pour la jeunesse. C'est, confesse-t-il, "l'un de mes livres les plus politiques même si je lui ai donné la forme d'un conte de fées."
Ce n’est pas le genre de livres que j’aime, donc je ne pense pas e lire un jour! Mais ta chronique est très bien! Et quel plaisir de te retrouver avec de nouveaux articles sur le blog!
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Alice
Merci beaucoup Alice !! Le livre ne m'a pas plu non plus, mais c'était quand même intéressant d'essayer ;)
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